Un géant dans un corps de basset !

 

 Le Skye terrier est certainement le plus particulier des terriers d’Ecosse de par son look relativement atypique, peut être l’un des seuls chiens de la cynophilie qui se mesure du bout du nez au bout de la queue…

Un chien rare, puisqu’on ne compte que quelques naissances chaque année, mais un chien extraordinairement intéressant, doté d’une sacrée personnalité…Le Skye terrier a creusé son trou petit à petit, discrètement. Sans jamais avoir été vraiment à la mode, il a évolué depuis le XVIIème siècle jusqu’à nos jours, avec une certaine discrétion, qui n’est pas sans déplaire aux passionnés…

C’est un terrier certes rare mais qui a sa cour d’admirateurs… « Qui a pris un Skye, reprendra un Skye » est l’un des adages célèbres du monde du Skye. Les amoureux de la race sont fascinés par la personnalité hors du commun et la nature unique de ce chien qu’on aime sans demi-mesure…

Un groupe de passionnés travaille sans relâche à sa promotion, à son amélioration, ce qui permet de pouvoir affirmer, à quelques exceptions près, que le Skye est devenu un chien qui sait se comporter en société. En effet sans avoir perdu pour autant son coté bougon écossais, il est devenu maintenant un chien fiable, sympathique et apprécié. Rien à voir avec les problèmes de caractères qu’on lui prêtait il y a une vingtaine d’années, le Skye en exposition est devenu un chien sociable et malléable qu’on a plaisir à examiner et à redécouvrir…

S’il est vrai qu’il peut être calme et équilibré, il est vrai aussi, qu’à ses heures, il peut se transformer en véritable tornade folle, au moment du jeu. Il pourra même manquer de douceur pendant ses moments-là car la fougue et l’excitation l’emporteront… Il m’est arrivée souvent de mettre un terme aux jeux de mes chiens à la suite d’un coup reçu dans le nez ou dans la mâchoire, tant la douleur me clouait sur place ; à ce moment là, il vous regarde incrédule, médusé, ne comprend pas… alors vous lui pardonnez ses excès à ce gros « bêta » car il sait vous faire fondre quand il vous regarde avec ces yeux là… « Dis, tu m’aimes toujours ? » semble-t-il vous demander inquiet, avec ses yeux qui pétillent de vivacité… Alors vous ravalez vos larmes, serrez les dents, la douleur passera et puis vous le prenez dans vos bras, en lui faisant un gros câlin… Néanmoins et aussi curieux que cela puisse paraître, quand il jouera avec les enfants, il deviendra doux et prévenant, délicat même, il adaptera sa force, sera pondéré et affectueux… Un vrai gentleman, ce chien là…

Comment éduquer Monsieur Skye ?

C’est le compagnon idéal : drôle, attachant et terriblement dévoué à son maître. Il est très malléable et s’adapte à tous les styles de vie. Je dirai en gros que lorsqu’on a bien éduqué un Skye c’est le plus merveilleux des compagnons, mais dans le cas contraire, il peut devenir, comme tous les enfants trop gâtés, un chien difficile à gérer.

Le bébé Skye prendra l’éducation qu’on lui donne comme un jeu. Il exécutera les ordres avec plaisir s’ils sont logiques et il sera heureux d’être félicité à chaque bonne action car Monsieur Skye est une personnalité qui aime être flattée… chaque ordre donné est pour lui une mission à accomplir, un défit, un travail qu’il exécute avec plaisir… Comme tout terrier digne de ce nom, il est relativement têtu et aime « jouer » avec vous, pour avoir le dernier mot. Je préconise donc une main de fer dans un gant de velours et, surtout, beaucoup de diplomatie ; il faut l’amener par le jeu à faire de lui ce que vous voulez qu’il soit. Il vous faudra parfois, trouver le juste équilibre entre rigueur, fermeté et gentillesse, car Monsieur chiot Skye a un don inné pour « tester » ses maîtres et tenter de repousser toujours plus loin les limites que vous lui aurez accordées ; à vous de le remettre gentiment en place et lui faire comprendre que, quoiqu’il arrive, vous restez le maître absolu.

Il lui arrivera très souvent de jouer sur la corde sensible et de vous faire ses yeux de « cocker » mais, attention, tout ce que vous lui permettrez aujourd’hui sera pour lui un acquis pour la vie.

Eduquer ne veut pas dire battre, vociférer et devenir violent. Non, on peut obtenir plus de choses avec un ton franc et ferme et une rigueur dans ses attitudes. Quand on lui permet une chose, il faut être sûr que demain on ne sera pas obligé de revenir sur cette permission : ce qui est acquis l’est pour la vie. Monsieur Skye est très intelligent et il a une excellente mémoire. Il donnera sa confiance à un maître juste et tendre. Il haïra les lâches, les violents et les injustes. Il déteste la violence et les hurlements. Bref, il a besoin de stabilité et ne supporte pas l’injustice qui peut le rendre odieux…

Mais comment fonctionne-t-il ?

Ce n’est pas un chien qu’on peut acheter avec des espèces sonnantes et trébuchantes. Il faut gagner son respect et son amour… certains le qualifient de « chien-homme ». Il n’est jamais bien loin de son maître car il aime à surveiller sa famille sans pour autant être perçu comme omniprésent. Il est réservé vis-à-vis de l’étranger qu’il préférera regarder de loin dans un premier temps, sans jamais toutefois être agressif à son égard, il se rapprochera peu à peu de lui quand il estimera qu’il le mérite. Il aimera à la folie son univers familial mais jettera son dévolu sur une personne de sa famille à laquelle il vouera un amour sans faille, des attentions plus particulières…

Ma chienne Tina, c’est ma chienne. Si je ne suis pas dans la maison, elle ira avec tous les membres de la famille, car elle les aime tous mais si je suis là, alors plus personne ne comptera pour elle. Je suis sa chose. Si un chien m’approche, elle vient doucement et le pousse gentiment pour reprendre sa place sur mes genoux, elle me regarde avec un air de conquérante « Hein ? Dis ? C’est moi ta chienne ? ». Comment ne pas fondre devant ses yeux malicieux ???

Le principal danger est de considérer le Skye comme une poupée de salon. Il a certes une apparence précieuse et élégante de par sa grande robe mais il a besoin d’exercices, de grandes ballades en forêt, en bref, besoin de se dépenser… Il sera heureux s’il a un jardin pour pouvoir se détendre ; dans le cas contraire, il acceptera les ballades biquotidiennes avec plaisir.

Nous pouvons donc dire, sans fausse modestie, qu’un Skye bien éduqué pendant sa prime enfance par un maître vigilant et attentif fera de lui le meilleur des compagnons pour la vie…

Et la santé ?

Le Skye est un chien rustique qui vit en moyenne une douzaine d’années mais il n’est pas rare de voir certains sujets atteindre l’âge honorable de seize ans, sans problème particulier. S’il a une bonne ligne de dos, il n’aura pas spécialement de problèmes de lombaires… Ses points faibles : le pancréas, les intestins et il est sujet aux crises d’urée en fin de vie…

D’où vient-il ?

Il nous vient tout droit de l’île qui lui a donné son nom : l’île de Skye… L’île de Skye, habituellement connue sous le simple nom de Skye, est l’île la plus vaste (1700km²) et la plus au nord de l’archipel des Hébrides, en Ecosse.

L’île est reliée au reste du pays par le pont de Skye. Elle possède les reliefs les plus escarpés d’Ecosse (tels que le Cuillin) ainsi qu’un héritage impressionnant de châteaux et de monuments… La côte sud ouest de l’île est composée d’une série de péninsules…

De bien belles histoires à son sujet…

On raconte que le nom de Skye lui est venu d’une légende. Deux amoureux échangeaient des regards langoureux assis sur un banc par une belle nuit claire. Ils virent dans la lumière céleste, la silhouette d’un chien juché sur la colline qui leur faisait front. Ce chien les fixa si intensément, qu’ils en furent troublés… Quand, plus tard, ils parlèrent du chien de la colline qui les avait subjugués et impressionnés par son coté mystérieux, un chien si long et si bas sur pattes, une silhouette élégante et racée, une tête mystérieuse recouverte de longues franges qui dissimulaient ses yeux…. ils le surnommèrent le chien de l’île de Skye…

Toilettage

Du point de vue toilettage, sa longue fourrure fait reculer beaucoup de personnes qui pensent que l’entretien doit être contraignant. Pourtant, doté d’un poil de chèvre qui ne s’emmêle pas, ce terrier est sûrement l’un des plus faciles à entretenir parmi les terriers à poils longs. Un bon coup de brosse hebdomadaire suffit pour obtenir une robe opulente à moindre effort !

Accordez une attention plus particulière aux poils entre les pattes et aux oreilles, car ils sont plus soyeux et donc plus fragiles.

Ne lui donnez de bains que lorsque vous jugez que votre chien en a besoin pour rester persona grata dans la maison.

Jusqu’à la mort

La plus belle histoire de Skye – si l’on omet celle de « Pollux du Manège Enchanté » qui a bercé notre enfance- est certainement celle de « Greyfriars Bobby », le Skye Terrier inconsolable d’un berger d’Edimbourg. A la mort de son maître, il s’est rendu chaque jour pendant les quatorze années qui suivirent, au cimetière où ce dernier reposait (le maire lui avait, en effet, accordé une autorisation spéciale car les cimetières sont habituellement interdits aux chiens) et, ce, par tous les temps, afin de rester là, de longues heures, couché près de celui à qui il avait donné son cœur et sa vie… Jusqu’au jour où on le retrouva endormi pour toujours sur la tombe de son maître qu’il avait fini par retrouver….

A la mort du petit chien, on installa naturellement un parterre de fleurs et on l’y enterra afin qu’il puisse reposer auprès de son héros, au coté de celui qu’il n’avait jamais pu, au fond, oublier…

Histoire vraie, tellement émouvante et révélatrice de la fidélité dont est capable ce chien envers son maître, que le maire d’Edimbourg fit même ériger en sa mémoire une statue à l’entrée du cimetière, qui attire, encore de nos jours, de nombreux touristes...

Bobby est peut être d’ailleurs le seul chien à avoir sa statue commémorative et à avoir eu le droit d’être enterré dans un cimetière réservé aux humains …

Quel amoureux de la race n’a pas rêvé d’un pèlerinage sur l’île de Skye et encore à Edimbourg afin de rendre hommage à un des ancêtres de la race ?

Walt Disney, lui-même, fit de cette histoire merveilleuse un film émouvant en 1961 « Greyfriars Bobby » que nous aurons peut être, un jour, la chance de découvrir en France

 

Les acteurs : Alex Mckenzie (le berger), Gordon Jackson (le papa), Jenifer Nevinson (la petite fille) et bien sûr Greyfriars Bobby (le Skye)

 

Ma vie avec 13 Skyes…

J’ai la chance de vivre avec 13 chiens merveilleux que j’ai éduqués à ma façon. La vie est agréable et nous formons une vraie famille où chacun a trouvé sa place. Cela demande des contraintes mais si c’était à refaire, je ne changerai rien à cette vie riche et merveilleuse. Une vie riche en émotions, en rebondissements, une vie extraordinaire… En gros, les Skyes font partie de moi et je ne conçois pas de vivre sans ma troupe de joyeux lurons…